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Breizh Arts

Publié depuis Overblog

20 Février 2015 , Rédigé par Julien ROUSSIN

Les oeuvres de François Garas, exaltées, d'une imagination fougueuse et vive, cherchent à traduire en architecture des idées, des sensations ou des rythmes musicaux. Ce curieux et mystérieux architecte fait ses études à l'Ecole des beaux-arts, où il se lie d'amitié avec Tony Garnier et obtient son diplôme en 1894, mais refuse d'exercer la fonction d'architecte, trop pragmatique. Il participe, avec Henry Provensal, Gabriel Guillemonat et Henri Sauvage, à une exposition d'architectes rebelles, intitulée Impressions d'architectes, organisée en 1876 sous la direction de Frantz Jourdain.

Il présente au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, à partir de 1897 et jusqu'en 1914, des projets toujours plus oniriques, Intérieurs d'artistes évoquant des laboratoires d'alchimistes, et surtout Temples pour les religions futures, dédiés à Beethoven, Wagner, la Vie, la Mort, la Pensée.

Vouant un véritable culte au Beau, à l'Art, à l'Absolu, il abandonne définitivement la pratique architecturale en 1913, malheureusement rejoint par les problèmes matériels, et reprend la briqueterie fondée par son père. Le musée possède presque tout l'oeuvre idéiste de ce curieux artiste

Il n’existe pas de plan technique, mais nous allons vous expliquer comment il s’articule.

Ce temple symbolise l’évolution de la pensée, qui est traduit en 3 grandes parties: L’inquietude, le recueillement et le surgissement.

On accède à la première partie par un long et abrupte chemin, vers le haut de la montagne, ou plutôt de la masse rocheuse, et qui mêne tout droit à la statue d’un sphinx de quelques metres de haut. Cette ascension jusqu’a ce sphinx représente l’inquiétude, elle doit la générer.

derrière la statue , on accède à un grand escalier qui conduit un porche en plein cintre laisse entrer le visiteur sous une gigantesque coupole. Elle est contre-butée par 4 absidioles ( chapelle secondaire de petite dimension s'ouvrant sur l'abside ou son déambulatoire, donc ici sur la coupole ) ainsi que par 4 autres ailes , qui soutiennent chacune la statue d’une créature ailée. Donc toute cette deuxième partie représente le recueillement.

Et la troisième partie, le surgissement, est illustré par ce haut campanile qui semble justement surgir de ce massif rocheux. Un campanile est une tour qui abrite des cloches servant à appeler les fidèles à la prière, isolée de l’église. Mais la, François Garas l’a conçu comme faisant partie intégrante du temple. Et il est surplombé par un grand orgue.

En tout cas ce qui est sur, c’est qu’elle rajoute vraiment une sorte de majesté à l’ensemble du Temple.

Donc cette construction est presque organisée et conçu comme un bâtiment religieux. En meme temps, un Temple est par définition est édifice religieux, mais là il n’est pas dédié à une divinité mais à la musique, et à Beethoven en particulier.

L’art est amené au rang de la religion.

On peut associer cette architecture au mouvement du symbolisme. L’architecture symbolique est une architecture sensible. Selon les symbolistes, ce sont les impressions, les emotions qui parlent le plus façilement pour exprimer quelque chose. L’idée est alors de faire rêver le spectateur, de lui faire développer son imaginaire et de jouer avec lui. On évoque le rôle d’un bâtiment par ce qu’on ressent en le voyant et pas par une forme qui nous parait évidente.

Il y a différents éléments qui peuvent nous permettre de définir cet édifice comme une oeuvre symboliste : Ce Temple , par exemple, est dédié à Beethoven, l’architecte à voulu représenter ses 9 symphonies dans la construction. Il y a déjà les 8 piliers qui soutiennent la voute (absidioles et ailes) , et ensuite, le campanile qui symbolise la neuvième symphonie.

Il y a également les 3 grandes parties: Elles ne sont pas représentative à première vue du recueillement, de l’inquiétude ou du surgissement, mais elles ont été conçu pour faire ressentir au visiteur cette sensation là. Et on peut supposer également que l’architecte à choisi ces notions là car elles sont représentative de la musique de Beethoven.

Le symbolisme est également traduit par des détails: il y a des statues sur piliers de la coupole .Nous n’avons pas réussi à savoir exactement ce qu’elles représentaient mais on peut supposer qu’il s’agisse des muses, car elles sont non seulement en lien avec les symphonies de Beethoven mais également avec le sphinx dans la mythologie grecque.

Le symbolisme est une réaction au naturalisme. Il s'agit de « vêtir l'idée d'une forme sensible ». Les symbolistes ne peignent pas fidèlement l'objet, contrairement aux naturalistes, mais recherchent une impression, une sensation, qui évoque un monde idéal ; ils privilégient l'expression des états d'âmes. Les symboles permettent d'atteindre la « réalité supérieure » de la sensibilité.

Parralèle avec Le Cri de Munch :

Le personnage surgie de l’avant du tableau et nous transmet un message d’inquiétude.

Au premier plan, titubant contre la balustrade d’un pont qui domine la mer soulevée comme par un spasme, un être hagard se serre les tempes à deux mains et crie sous un ciel sanglant.

La barrière et le sol du pont forment des lignes de force qui convergent vers un point de fuite situé à gauche et donnent ainsi profondeur et perspective au tableau. De plus,, le sens de lecture du tableau doit s’effectuer de la droite vers la gauche. Mais ce qui est le plus intéressant c’est l’attitude du personnage central, tourné vers le spectateur, si bien que celui-ci se sent irrémédiablement impliqué, comme si le cri qui s’échappait de cette bouche béate lui était, dans une certaine mesure au moins, adressé.

Peinture à l’huile, à la tempera et au pastel sur du carton.

L’opposition des couleurs chaudes et froides que sont le rouge-orangé et un bleu presque noir, couleurs opposées donc mais surtout complémentaires car situées l’une en face de l’autre dans le cercle chromatique, est pleine de symboles. Le rouge d’abord, qui renvoie au feu, au sang et à la souffrance ; et puis le bleu-noir qui lui symbolise la mort, le vide, l’absence de vie.5

Donc, nous pouvons faire un parallèle avec le recueillement du projet de Garas et le Cri de Munch

Ainsi, à travers son Cri, Edvard Munch traduit ses obsessions et invente ainsi le style de l’angoisse. L’effet d’enroulement du tableau agit tel un tourbillon d’angoisse et de tourments, un cercle vicieux auquel on ne peut échapper.

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